Classement mondial de la liberté de la presse 2015 : comment le Bénin a perdu 9 places

Article : Classement mondial de la liberté de la presse 2015 : comment le Bénin a perdu 9 places
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13 février 2015

Classement mondial de la liberté de la presse 2015 : comment le Bénin a perdu 9 places

Le Bénin perd 9 places dans le classement mondial 2015 de la liberté de la presse de RSF
Capture d’écran : Le Bénin perd 9 places dans le classement mondial 2015 de la liberté de la presse de RSF

L’organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) a publié ce jeudi 12 février 2015, son classement mondial annuel sur la liberté de la presse. A la 75e place l’an dernier, le Bénin chute à la 84e perdant ainsi 9 places. De manière globale, on note dans ce nouveau classement une régression de la liberté de la presse partout dans le monde. Par rapport à 2014, bien évidemment. Cependant, certains pays sont restés bien à leurs postes. Habitués du haut du classement, trois pays nordiques tiennent ainsi le podium de cette année : Finlande, Norvège, Danemark. En bas du tableau, on retrouve également d’autres habitués de la position. C’est donc le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Erythrée qui ferment la marche. En Afrique, suivant la tendance mondiale, de rares pays ont vu leurs indices s’améliorer. On notera cependant la bonne performance de la Côte-d’Ivoire et de la Tunisie (pays qui sortent de la crise), alors que la Libye et le Congo plongent. 

Comment le Bénin a (probablement) perdu 9 places ?

C’est une rechute pour le Bénin. Depuis quelques années, le pays s’est plutôt très bien illustré dans les classements successifs de Reporters sans frontières. Après avoir progressé de 12 places en 2012 et de 4 rangs en 2013, le pays a occupé en 2014 le 16e rang africain et le75e rang mondial dans le classement de RSF. Cette année, il retombe à la 84e place mondiale et se classe au 19e rang africain. Derrière des pays comme le Sénégal et le Togo, respectivement 71e et 80e au classement mondial. Si la chute du Bénin est surprenante, elle s’explique pourtant. A ce propos, on peut retenir deux faits marquants. Il y a d’abord l’affaire Ozias Sounouvou. Ce journaliste de la télévision nationale avait profité de la présentation du JT de 23 h 30 du 12 janvier 2015 pour lancer un cri de coeur au sujet de la liberté de la presse sur les médias de service public. Il avait demandé au président de la République « d’ouvrir les antennes de l’ORTB pour des débats contradictoires » alors que ce dernier venait de participer à la marche républicaine à Paris suite à l’attentat de Charlie Hebdo. Une initiative qui n’a pas été suivie des réactions attendues par les autorités. Le journaliste et quelques uns de ses collègues auraient même été sanctionnés selon un article publié sur le site de RSF ce mercredi 11 février 2015, soit la veille de la publication du rapport. L’article fait également état des condamnations infligées aux journalistes John Akintola de L’Indépendant et François Yovo de Libération en 2014.

Le 16 octobre 2014, les télévisions privées Golfe télévisions et TV Carrefour ont été suspendues pour non- renouvellement de leur convention avec la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). Bien que la suspension des deux chaînes de télé ait été levée depuis avant que leur situation ne soit réglée définitivement ce mercredi 11 février 2015 par la signature de nouvelles conventions, l’écran noir ne renvoie pas une image particulièrement heureuse de la situation des médias.
Dans une moindre mesure, l’on peut ajouter le vote du nouveau code de l’information et de la communication. Si le code comporte de nombreuses avancées en matière de liberté pour les journalistes béninois, il conserve cependant les peines privatives de liberté dans certains cas.

>> Découvrez le classement mondial de Reporters sans frontières :

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