Bénin : la petite histoire des fêtes de fin d’année

Article : Bénin : la petite histoire des fêtes de fin d’année
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26 décembre 2013

Bénin : la petite histoire des fêtes de fin d’année

On est en décembre depuis quelques semaines déjà. A l’approche des fêtes de fin d’année Cotonou et ses environs ressortent leurs paillettes. La ville scintille. Les couleurs et les senteurs  nous plongent dans l’ambiance euphorique que peuvent susciter Noël et le Nouvel An. Mais ce climat particulier n’efface pas pour autant certaines réalités.

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Il y a deux jours, je quittais le centre-ville pour rentrer chez moi vers 20 heures. La ville m’a semblé toute nouvelle et toute brillante avec ses décorations et guirlandes. Les feux tricolores, les ronds-points et divers carrefours de la ville ont été pris d’assaut par les marchands ambulants de jouets, d’accessoires et masques de déguisement, mais aussi de pétards et de feux d’artifice. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que nous étions déjà à la veille de Noël et que le Nouvel An approchait. Cotonou était déjà totalement dans l’effervescence des fêtes de fin d’année. Il n’est pas rare d’ailleurs de croiser des personnes se souhaitant d’ores et déjà heureuse année et s’échangeant leurs meilleurs vœux bien que nous sommes à plus d’une semaine de l’événement proprement dit. Mais à côté de toute cette ambiance chaleureuse se trouve également une autre réalité moins heureuse,  moins médiatisée, mais habituelle comme en témoignent ces deux exemples qui ont retenu mon attention.

Le Far West des produits périmés et impropres à la consommation

Comme partout ailleurs dans le monde, au Bénin, la période des fêtes est le moment de faire de bonnes affaires, à la fois pour les commerçants et pour les consommateurs. On assiste un peu partout à des « promos choc ». Dans nos marchés publics, de nouveaux produits apparaissent à des prix défiant toute concurrence : on parle de liquidation. Malheureusement dans ce genre d’embrouillamini total circulent des produits d’origine douteuse, parfois déjà périmés. Le ministère de la Santé a beau mettre en garde les consommateurs, quand c’est moins cher (et importé), personne n’a vraiment le temps d’en vérifier la composition, pas plus que la date de péremption.

Par exemple, il y a quelques semaines, nous avions été assaillis par des rumeurs faisant état de la mise sur le marché d’un sucre en poudre totalement intoxiqué. La rumeur avait notamment emballé les réseaux sociaux et la presse locale. Malheureusement, ce genre de rumeur souvent avérée est fréquent à l’approche des fêtes de fin d’année.  Parmi les produits à  risque, il faut compter notamment les boissons, les biscuits et les boîtes de conserve.

Une superstition ambiante

Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est la période par excellence où les Béninois deviennent de grands philosophes, des spiritualistes, des religieux, etc. Le moindre fait ou événement donne lieu à une pléthore d’interprétations les unes aussi variées que les autres (pour ne pas dire aussi saugrenues les unes que les autres). Un soleil trop brûlant, un harmattan un peu plus fort que d’habitude ou un accident de la circulation n’a plus rien de banal, mais il  est forcément un signe prémonitoire ou une punition divine. On entend dire même que Dieu ferait son « inventaire » des méchants qu’il élimine et par toutes sortes d’événements malheureux (sans commentaire). Je me rappelle encore qu’en 2003, le crash d’un avion de ligne à Cotonou le jour de Noël avait suscité diverses interprétations (sauf rationnelle). Et il y a une semaine, l’incendie d’un bus de transport en commun à Porto-Novo faisant cinq victimes n’a pas encore cessé d’alimenter les débats.

En attendant le Nouvel An, mercredi prochain, la petite histoire des fêtes de fin d’année suit son cours à au pays. Et on en reparlera certainement une fois les fêtes passées.

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Commentaires

Morufux
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C'est tellement vrai ce que tu racontes. En même temps, sans ça, je ne sais pas si je supporterai de vivre sans ce pays. C'est en quelque sorte un mal nécéssaire. Très bon billet.

Sinon, "Le « far west » des produits périmés et impropres à la consommation" ... Ça m'a tué.

Maurice THANTAN
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De toute façon, ne meurs pas! Nous avons encore besoin de toi...!

Faridsarl
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Waoh!! Un résumé du pays dans la période avant fête!!
En parlant du crache d'il y a 10 ans, personne n'a pensé en parlé dans les médias en mémoire de nos chers disparus!

Maurice THANTAN
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Visiblement personne ne s'en est souvenu...(sauf moi!) hihihihi.