Bénin : le port du casque devient obligatoire
Depuis ce samedi 2 août 2014, les Béninois ne peuvent plus circuler sur des engins à deux roues sans porter un casque de protection. Annoncée depuis plusieurs semaines, la mesure devient effective depuis ce week-end. Au cours de ces dernières semaines, la police nationale a procédé à plusieurs campagnes de sensibilisation pour appeler les usagers à se doter de casques. C’est donc la phase répressive de l’opération qui a ainsi de commencé.

Une opération diversement appréciée
Un tour en ville ce dimanche matin. Le constat est net : tous les motocyclistes ont leur casque sur la tête. Enfin presque tous. De toutes les manières, la police arrête systématiquement tous ceux qui ne se sont pas conformés à la règle et les motos sont saisies. Celles-ci ne seront retournées que si le propriétaire se présente avec un casque. Cependant, certains usagers de la route ne sont pas encore convaincus de l’intérêt cette mesure. Ils voient une contrainte inutile. Lors d’un arrêt à un feu tricolore, un zémidjan[i] laissait entendre par exemple qu’il s’agit d’une opération éphémère qui ne durera guère plus d’un mois. Selon lui, dès le mois de septembre, la police sera déjà fatiguée et il pourra circuler librement sans s’embarrasser de ce poids supplémentaire.
D’autres, par contre, apprécient l’initiative, mais s’insurgent contre le manque de mesures d’accompagnement apportées par le gouvernement. Lors d’une sortie médiatique effectuée la semaine dernière, un syndicat de zémidjans avait fustigé le fait que l’Etat n’ait pas mis sur le marché des casques subventionnés. Si pour le moment, le mouvement semble être suivi, on assiste également à certaines dérives de l’ordre de l’insolite. C’est le cas d’un conducteur de taxi-moto qui a tout simplement posé sur sa tête en guise de casque, un canari taillé à la juste mesure de sa boîte crânienne.

La bonne affaire des commerçants
Force est de constater que depuis le début de cette opération, les prix des casques ont drastiquement augmenté. Ils sont passés littéralement du simple au double, voire au triple. D’ailleurs, les vendeurs de casques font déplacer leur stock dans des tricycles pour être plus proches des potentiels preneurs. C’est un vrai nouveau marché qui vient de s’ouvrir pour eux. Personnellement, j’ai un casque que j’utilise régulièrement depuis au moins quatre ans (c’est vrai, il faut me croire). Mais pour les besoins de cet article, je me suis rapproché d’un marchand pour me renseigner sur les prix de l’objet par ces temps-ci. Il faut sortir désormais 10 à 15 mille francs Cfa pour se procurer un casque qui habituellement ne coûte pas plus de 4 500 F Cfa. Et oui ! Il y en a qui peuvent se frotter les mains.
La police nationale justifie cette nouvelle opération en mettant en avant sa mission de garantie de la sécurité publique qui inclut la sécurité routière. En effet, aux termes de l’article 44 du décret n° 2008-817 du 31 décembre 2008 portant attributions, organisation et fonctionnement de la direction générale de la police nationale « La direction centrale de la sécurité publique est chargée de (…) lutter contre l’insécurité routière ». Dans cette même dynamique, la police nationale avait lancé il y a quelques semaines l’opération « pistes cyclables » qui consiste à faire rouler les motocyclistes et les véhicules dans leurs couloirs respectifs.
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