Maurice THANTAN

Daté Barnabé-Akayi : cet écrivain de l’inattendu

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Si vous êtes passionnés de littérature, vous vous êtes peut être déjà surpris d’étonnement devant La Disparition, le roman de Georges Perec dans lequel l’auteur évite soigneusement et magistralement d’employer la voyelle « e ». Ou bien vous avez déjà eu un sentiment similaire devant Verre cassé,  le  roman sans ponctuation du congolais Alain Mabanckou. Vous pourriez avoir le même sentiment à la lecture d’Errance chenille de mon cœur, le nouveau (en fait premier) roman de Barnabé Akayi Daté. Et peut être mieux. Plus qu’un simple jeu de style, l’auteur y invente presque une nouvelle façon d’écrire, loin de tous les canons de l’écriture romanesque.

L’écrivain Barnabé Akayi Daté est  bien connu dans le paysage littéraire béninois. En quelques années d’existence dans le milieu avec à la clé la publication d’une oeuvre florissante dont la qualité est reconnue et saluée unanimement par la critique et le public. De la nouvelle à la poésie en passant par le théâtre et désormais le roman, il a touché à tous les genres. Sans oublier ses essais et ouvrages pédagogiques. Il s’est fait aussi connaître par ses interventions à la fois sur les plateaux télés, sur les ondes radios et dans les rencontres littéraires au pays comme à l’extérieur. C’est un personnage atypique que même ses plus proches compagnes ont dû à appréhender. Son reflet, vous pouvez le voir dans ses œuvres.

Le samedi 14 février 2015, le jour du lancement du roman, l’auditorium de l’institut français réservé à cet effet ne suffit pas pour recevoir le monde qui s’est déplacé pour l’occasion. Les hommes et femmes, jeunes et adultes,  enseignants et étudiants,  amoureux des lettres et simples curieux qui s’étaient précipités dans la salle avaient déjà commencé à envisager une autre solution  pour éviter l’étouffement quand comme une rock star, il se pointa à la porte de l’auditorium. A ses côtés Florent Couao-Zotti et Habib Dakpogan. « Ça, c’est du Daté », a commenté la jeune fille qui était assise à mes côtés. Une forte personnalité dont l’algorithme pourrait être défini comme une combinaison de talents, d’irrévérence, de grandeur d’esprit et d’un caractère bien trempé. Le tout coiffé d’un humour décapant. Suivant les instructions de Asdé, l’animateur de la soirée littéraire au cours de laquelle le roman doit être présenté au public, nous nous dirigeâmes  tous  vers le théâtre de verdure de l’institut français de Cotonou, plus vaste.

Pour en arriver là, sa renommée seule aurait suffi. Mais l’homme a soigneusement mis en place une campagne dont lui seul en a le secret : plusieurs extraits du fameux livre avait été publiés sur le réseau social Facebook. L’attente avait été créée. Mais chose surprenante sur laquelle on reviendra plus tard, l’ensemble des commentaires laissés sur les extraits se retrouveront dans le contenu du livre. Drôle de manière d’écrire, en effet. « Un écrivain doit inventer, créer des choses inédites », m’a-t-il confié un jour alors qu’on s’est rencontré lors de la remise des trophées « Plumes dorées ». Et son procédé d’écriture, il l’invente tous les jours.

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Le roman de Daté Barnabé-Akayi raconte l’histoire et surtout les craintes et questionnements hautement philosophiques voir existentielles de la jeune Saniath, son personnage principal. Mais la fiche de lecture s’arrête là. Pour appréhender le contenu du livre, il faudra le prendre, le lire minutieusement du début jusqu’à la fin. Et surtout le relire autant que possible. Ainsi, on pourra se faire soi même son propre diagnostic du « Cas Atavito » comme l’a su bien le suggéré Pascal Okri Tossou, professeur de lettres dans sa note préventive inscrite au début de l’ouvrage. Parce que, entre roman, poésie, pamphlet, journal intime, etc le livre est tout simplement inclassable. Tout comme son auteur. Car si la plupart des auteurs contemporain admirent voir leurs noms cités aux côtés de certains auteurs classiques de la littérature, ne faites surtout pas à Daté l’affront de lui dire qu’il écrit comme untel ou un autre. Ne lui dites pas non plus qu’on pourrait ranger son oeuvre dans un certain courant « néo-négritude ».

« Errance chenille de mon coeur » est une oeuvre singulière que l’on rencontre rarement dans la littérature. Un ovni dans la littérature béninoise et peut-être dans la Littérature tout simplement.

Prétextes

C’est un roman fleuve qui paradoxalement ne pèse que 258 pages. Ici, il n’y a pas de digressions. Chaque mot a un rôle à jouer. Même les onomatopées  tirées du parlé populaire impossible à traduire dans la langue de Molière. Quel mot français aurait pu décrire dans sa valeur intrinsèque le sentiment de Saniath quand elle crie Azé ! lorsqu’elle décrit un épisode de ses nombreux ébats amoureux. Mais dans le fond, tout le roman n’est que prétexte. Prétexte pour s’attaquer avec des mots à des problèmes de société que la plupart des gens évitent d’aborder. L’auteur nous plonge sans langue de bois dans le politiquement incorrect. Car le mérite de Daté, c’est de mettre des mots sur les maux sur lesquels ses concitoyens ne mettent que du silence. Là où tout le monde s’arrête et se cache derrière des « Dieu fera ». Quand on lit cette oeuvre dans laquelle l’auteur ne force pas l’écriture, on vit forcément une sorte de catharsis d’autant plus que l’auteur reprend pour son compte nombres de sentiment du lecteur et l’exprime de fort belle manière. Prenez cet extrait :

Au centre de santé, mes oreilles ont capté une conversation très enrichissante. J’y suis allée avec un ami à qui j’ai parlé de mon rêve de devenir romancière. L’ami connaît l’un des locuteurs. Il m’a présenté à celui qu’il connaît. Paraît qu’il écrit aussi. Il serait poète, dramaturge, nouvelliste, essayiste, et plein de choses du même genre. Son visage me dit quelque chose. Je lui ai demandé si je suis supposée le rencontrer quelque part. Il répond : peut-être à la tv ! Oui, c’est ça ! C’est à la tv ! Je l’ai vu souvent sur Bonjour Citoyen d’Expédit Ologou. Ça, c’est un bon journaliste, Expédit Ologou ! C’est une émission que beaucoup de gens aiment ! Sauf que quand on les a renvoyés et supprimé l’émission, personne n’a marché pour montrer son mécontentement – alors qu’on est dans un pays où chaque jour, on marche. C’est comme si on vivait dans un pays où on encourage la lâcheté, la peur, l’irresponsabilité. Un pays où il est formellement interdit dans la Constitution de se soulever contre l’injustice ! Drôle de pays ! Même au Burkina où la démocratie claudique depuis que Sankara a légalement cédé sa place à celui que le peuple vient de chasser, on retrouve la puissance légendaire de l’empire Mossi. Ah les Béninois ! avec les formules de Dieu fera ! Et nous-mêmes là, on fera quoi ? En tout cas, ces jeunes de Bonjour Citoyen (Wilfried, Wilson…) ont sensibilisé la population à la vigilance. Mais devant l’hypnose des sandwiches et des coca-cola, on résiste rarement !

Je me souviens toujours de cette émission. Je la regrette, je dois dire. Un jour, un ministre de la santé est venu. Attention, ce n’est pas ce n’est pas Gazard, hein ? Gazard, tout le monde l’aime, enfin presque tout le monde. C’est un diamant de la santé. Le ministre dont je parle est un homme. Paraît qu’il ne sort jamais de la maison sans sa bible. Expédit Ologou lui lance : Monsieur le ministre, merci d’avoir accepté notre invitation – en fait, il n’est pas prévu dans le chronogramme et serait venu avec son propre conducteur : c’est mal connaître Expédit Ologou –, dites-nous, quel est le bilan de morts que le CNHU a enregistré ces derniers jours à cause des grèves répétées ? Le ministre est cloué, abasourdi ; genre, ce n’est pas ce qu’on s’est dit en coulisses…

Repères nécessaires

Cependant, le roman est particulier. Sa compréhension (s’il y en a une) n’est pas donnée. Il faut des repères à certains publics pour en comprendre la profondeur et parfois quelques simples subtilités.

Le roman est paru en février 2015. Et il commence par un « François Mensah s’est endormi » qui fait étrangement écho à un certain « Aujourd’hui, maman est morte » de 1942, signé Albert Camus. Mais François Mensah, lui, était un personnage réel très bien connu au Bénin. Journaliste sportif de renom sa mort avait suscité un émoi national sûrement à cause de son jeune âge. C’est dans cet univers que se déroule le roman qui n’est quasiment plus une fiction. Le lecteur le vit (au moins au moment de sa sortie) comme un compte rendu qu’on lit dans un journal tant les traces de l’actualité chaude sont abondantes. De la chute de Compaoré au Burkina-Faso à la campagne électorale qui s’annonçait à cette époque, en passant par le virus Ebola qui faisait encore parlé de lui, tout y passe. Une sorte de fiction augmentée comme pour faire écho à la réalité augmentée qui menace de plus en plus d’investir nos quotidiens. Il va jusqu’à être un personnage de son propre roman… c’est vous dire. Une longueur d’avance ce Daté Barnabé-Akayi ? Peut-être bien que oui ! A propos du style, une amie de l’auteur parlera de « présentialisme ». Mais le style de Daté, personne n’en parlera aussi bien que lui… et ses mots. C’est pour cela il ne cessera jamais de nous surprendre.


#RECBénin : la première rencontre entre créatifs et entreprises au Bénin

La première édition des soirées s'est penshé sur le métier de community manager, son rôle et son utilité pour une marque. Photo : Ganiath Bello
La première édition des soirées s’est penshé sur le métier de community manager, son rôle et son utilité pour une marque. Photo : Ganiath Bello

Comme je vous l’avais annoncé dans mon précédent article, la première des soirées #RECBénin (Rencontre Entreprises et Créatifs) a eu lieu ce vendredi 24 avril 2015. Pour une première, les organisateurs de l’événement ont mis les moyens pour qu’elle soit une réussite. Pour ceux qui n’ont pas pu y assister, je vous propose ici le récapitulatif des trois heures qu’a duré l’événement à travers le meilleur (et le pire ?) de ce qui en a été dit sur les réseaux sociaux.

 

 


Bénin : la carte d’électeur de toutes les moqueries

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Le dimanche 26 avril 2015, c’est jour de vote au Bénin. Quelque 4,4 millions de Béninois sont appelés à renouveler les 83 sièges de députés de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, on est sûr que le scrutin aura lieu dimanche, mais il a failli, à plusieurs reprises, être reporté. Et pour cause, les tergiversations entre le gouvernement et le Cos-Lepi, l’organe en charge du toilettage de la liste électorale contestée depuis le KO du président Boni Yayi en 2011. Toutefois, à chaque difficulté, la Cour constitutionnelle a su se montrer prompte pour déterminer le rôle de chaque acteur. Dernier acte en date, la distribution des cartes d’électeurs a démarré avec plusieurs jours de retard à cause des mêmes raisons.

Si le président a dû décréter fériée la journée du lundi dernier pour permettre aux citoyens d’aller retirer le précieux sésame, cette mesure ne pourra pas rattraper le temps perdu. La distribution devrait se poursuivre jusqu’au jour du vote avec les possibles tensions qui vont avec. En fait, le nouveau code électoral prévoit deux phases de distribution des cartes d’électeurs. La première devrait durer 15 jours et se dérouler plusieurs semaines avant le jour du scrutin afin de permettre aux retardataires de retirer leur carte dans une seconde période (moins long). Actuellement, on fait tout en un sans aucune assurance réelle de réussir l’opération. Qu’à cela ne tienne, les Béninois qui réclament les élections depuis des mois, voire des années (les élections municipales prévues en mai sont reportées et auraient dû avoir lieu en 2013) se pressent pour aller retirer leur carte. On a beau critiquer les délais de distribution des cartes, la mauvaise organisation (avec notamment l’idée de distribuer les cartes le jour même du vote), tout le monde tient à ce que le scrutin ait lieu malgré tout.

De fait, les attentions sont plutôt focalisées sur des sujets plus légers. La forme de la carte d’électeur par exemple. Trop grande, falsifiable, en dessous de son coût ou encore peu résistante. Depuis les premières distributions, le document fait l’objet de nombreuses critiques. Parfois en colère, souvent déçus mais toujours avec une bonne dose d’autodérision, les électeurs béninois se déchaînent dans leurs commentaires sur les réseaux sociaux. Voici quelques morceaux choisis. Les « 3 bonnes raisons d’aller chercher notre carte d’électeur » méritent une attention particulière…

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Drôle de cartes d’électeur! Vraiment. C’est une grosse regression.Hey, avant de venir palabrer ici là, va chercher pour toi hein. 😀

Posted by Deo Gratias Kindoho on Wednesday, April 22, 2015

 

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#Benin #Elections #LEPI : Ils nous donnent un jour chômé , donnons leur une législature retraitée ! Il est ahurissant de…

Posted by Lionel Kpenou-Chobli on Monday, April 20, 2015

Je n’ai pas arrêté de la retourner dans tous les sens depuis hier… C’est vrai qu’elle est moche! 😀 Mais bon…Pour…

Posted by Deo Gratias Kindoho on Sunday, April 19, 2015

 


Wasexo : le hashtag « made in Bénin » est arrivé sur les réseaux sociaux

 

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Il a fait son entrée sur les réseaux sociaux au Bénin depuis un mois environ. Le hashtag #wasexo est en train de s’imposer peu à peu comme le mot dièse identitaire du Bénin pour référencer les contenus relatifs au pays sur les réseaux sociaux et sur le Web et en général. En une trentaine de jours, il a été utilisé près de 5 000 fois loin devant les hashtags traditionnels comme #Bénin et #Team229. Des personnalités politiques, des blogueurs et autres personnes influentes dans la webosphère locale et à l’étranger l’ont très vite adopté lui assurant une certaine notoriété.

Inspiré d’une émission populaire

Si les Béninois avaient déjà essayé plusieurs hashtags par le passé sans grand succès, celui-ci présente quelques avantages qui militent en sa faveur. Ils pourraient en effet,  l’inscrire dans la durée comme le hashtag identitaire avec lequel on référence les contenus béninois sur les réseaux sociaux. D’abord, il est court et facile à retenir. #wasexo c’est trois syllabes comme #kebetu ou encore #Iwili. Ensuite, c’est en langue locale. Mieux, il signifie la même chose dans plusieurs langues nationales, notamment dans deux des plus parlées du pays (fon et goun).

L’autre avantage du hashtag #wasexo est que pour une grande majorité de Béninois, wasexo fait penser à une émission radio très populaire dans le pays. Même si l’initiateur du hashtag se défend de s’en être inspiré, #wasexo fait directement référence à cette émission. Il s’agit d’une sorte de revue de presse des faits divers qui est diffusée deux fois par semaine sur une chaîne de radio privée. Pour en savoir davantage sur le hashtag qui semble fédérer tous les Béninois aujourd’hui, je me suis rapproché de son initiateur. Patrick Tossavi, le « père » de #wasexo est un homme du sérail du web 2.0. Il est informaticien et webmaster.

Cinq questions à Patrice TOSSAVI, l’initiateur du hashtag #wasexo

1- Bonjour Patrice, comment est venue l’idée du hashtag #wasexo ?

Bonjour

L’idée du hashtag #wasexo est venue par ma soif de l’actualité, surtout le contenu béninois.

Dans le passé, j’avais mis en place des outils de veille informationnelle sur mon PC notamment des Google Alerte par mail sur toute actualité contenant le mot Bénin de même qu’un logiciel d’agrégation des flux d’information RSS publié par la presse béninoise en ligne.

Avec l’avènement des réseaux sociaux, je me suis abonné à plusieurs pages Facebook et comptes Twitter toujours pour rester informé à chaud. Mais si parcourir toutes ces plateformes web semble fastidieux pour un professionnel du web comme moi, pour un Béninois lambda qui a difficilement accès à internet et qui ne sait, peut-être, rien des flux RSS et Google Alerte, je me dis que la meilleure solution est encore bien loin.

Dans mes recherches, j’ai découvert un portail web sénégalais https://kebetweets.com/ sur lequel sont synchronisées via des hashtags (mots-clés précédés du symbole #), toutes les informations relatives au Sénégal et publiées soit sur un site web ou à travers les réseaux sociaux. En regardant de près, je me suis rendu compte qu’ils ont adopté le hashtag #kebetu (kebetu en wolof, langue majoritairement parlée au Sénégal signifie parloter, bavarder, causer…).

C’est ainsi que j’ai commencé par chercher un terme typiquement béninois pour faire un hashtag identitaire à côté de #benin et #team229 déjà utilisés par assez de Béninois.

2- Dans plusieurs langues locales (dont deux des plus parlées, le goun et le fon), wasexo veut dire littéralement « venez entendre parler ». C’est aussi le titre d’une émission très populaire sur une radio privée locale. Une sorte de revue de presse des faits divers. C’est ça qui vous a inspiré?

Sincèrement, ce n’est pas le titre de cette émission qui m’a inspiré.

J’ai fait assez de combinaisons avant d’y arriver. J’ai tenté des termes proches des langues fon, goun, sahouè, adja et mina. Mais cela ne sonnait pas bien pour moi.

En fait, je tenais à avoir un terme facile à écrire sans le « franciser ». Quand dans mes pensées, est passé l’expression « wa sé xo », j’avais même perdu de vue qu’il y avait une telle émission. Et mon premier réflexe a été de voir sa disponibilité sur Internet aussi bien comme hashtag que nom d’utilisateur Facebook, Twitter, Google+ … et surtout comme nom de domaine pour l’adresse du site web.

3- Les Béninois ont déjà expérimenté plusieurs hashtags par le passé (sans grand succès). Qu’attendez-vous réellement de celui-ci ?

Ce hashtag est comme un challenge personnel !

Celui de pouvoir offrir aux Béninois d’ici et d’ailleurs, une plateforme web unique de laquelle ils peuvent accéder à toute l’actualité nationale que ce soit sur les réseaux sociaux comme sur les sites web de la presse. Au-delà du hashtag #wasexo, il faut voir le portail www.wasexo.com sur lequel on synchronise à la seconde près toute information publiée sur le Bénin et comportant les hashtags #wasexo, #benin et #team229. Je cite ces deux derniers parce qu’ils se sont déjà imposés du fait et on n’a aucun intérêt à les abandonner.

La preuve, si vous faites des recherches sur le hashtag #benin, vous verrez assez de publications en anglais comme en chinois qui n’ont pas forcément de rapport avec le Bénin mais simplement parce qu’ils ont des expressions qui contiennent à leur sein le mot Bénin.

Pour que #wasexo connaisse un succès , ce sera en fonction de notre engagement à nous tous. Comme vous le faites si bien déjà.

De même, les outils technologiques nous donnent assez de moyens de communication.

Si vous visitez les pages Facebook (https://www.facebook.com/wasseho) et Twitter (https://twitter.com/wasexo) dédiées à #wasexo, vous verrez que plusieurs publications de la pression béninoise y sont synchronisées avec insertion du hashtag. Ce qui drainera davantage d’audience pour ces sites, car nos plateformes récupèrent juste les titres, introductifs et lien d’accès pour permettre au visiteur qui clique d’aller lire le contenu intégral sur le site de l’auteur.

4- Quelles initiatives avez-vous prises pour rendre le hashtag populaire afin que les Béninois l’adoptent dans leurs publications ?

J’ai commencé par utiliser la technique de bouche-à-oreille. J’ai contacté assez d’amis par message privé pour leur présenter l’initiative.

Chaque fois qu’un ami y adhère, je lui recommande de commencer par adopter les hashtags #wasexo et #benin cumulativement dans ses publications aussi bien sur Facebook que sur Twitter. J’ai aussi partagé l’information dans plusieurs groupes Facebook et WhatsApp.

Pour un début, je peux dire que la machine n’a pas tardé à démarrer et cela donne de l’espoir.

Cette expérience m’a permis de me rendre à l’évidence qu’il y a du boulot à faire, car il y a assez de blogueurs et journalistes très actifs sur les réseaux sociaux qui ne s’y connaissent pas en usage de hashtags. Or ceci devrait leur permettre de pousser plus loin leurs publications. Cela donne sans doute des idées.

5- Vous avez lancé le hashtag il y a moins d’un mois, comment les Béninois l’ont-ils pris sur les réseaux sociaux ?

J’avoue que c’est très encourageant la réaction des Béninois. Il faut d’ailleurs dire que c’est l’un des cinq premiers messages de félicitations sur la page Facebook qui m’a rappelé à l’esprit l’émission de la radio privée. L’auteur disait « Félicitations, j’aime trop cette émission ! ». Après ça quelqu’un d’autre m’a dit que c’est le nom d’une émission qui passe sur une télévision privée … et je me suis dit si pour la bonne cause, on se retrouve nombreux à porter le même nom, il faut foncer, surtout qu’écrit en phonétique, c’est assez expressif « wa sé xό » pour l’objectif que je visais !

Patrice Tossavi, l'initiateur du hashtag #wasexo est un informaticien et web master
Patrice Tossavi, l’initiateur du hashtag #wasexo est un informaticien et web master

Pour finir, je dirai :

Chers frères et sœurs béninois d’ici et de la diaspora et producteurs de contenu, tout ce que nous pouvons partager comme information publique sur Internet, tout Béninois a le droit d’y avoir accès et pour ça, un seul geste : insérer le hashtag #wasexo !

A tous les consommateurs de l’information béninoise, adopter www.wasexo.com !

Je vous remercie.