Bénin: PK 10, le « Far-West » des étudiants Nigérians
Ils sont jeunes, élégants et parlent anglais. Eux, ce sont les étudiants nigérians qui débarquent ici par milliers chaque année pour poursuivre leurs études universitaires. Une forte migration qui est en train de changer les habitudes locales.
Le HNAUB (Houdégbé North American University of Benin) est une université béninoise installée dans la commune de Sèmè-Podji à quelques kilomètres à l’est Cotonou. Située plus précisément dans le quartier PK10, cette université, bien qu’étant l’initiative d’un promoteur béninois, est, comme son nom l’indique, à vocation nord-américaine. Les étudiants qui y entrent sont donc formés pour obtenir des diplômes américains ou canadiens. De fait, elle attire davantage les Nigérians que les Béninois. Bien qu’elle ait déjà quelques années d’existence derrière elle, c’est récemment que le nombre de ses étudiants à exploser.
Ces étudiants, on les rencontre désormais dans tous les quartiers de la commune. En effet, ces dernières années, ils ont littéralement envahi le territoire de la commune de Sèmè-Podji. Ils se sont notamment installés dans les quartiers proches du campus comme Sèkandji, PK10 ou Ekpè. Et même au-delà de ce périmètre, leur présence est très remarquée. En l’absence de statistiques officielles sur le nombre d’étudiants nigérians présents dans la commune, on peut avancer sans aucun doute de se tromper que leur nombre est de l’ordre de plusieurs milliers. Cette grande communauté estudiantine offre de nombreuses opportunités notamment aux commerçants pour qui elle représente une nouvelle clientèle, mais aussi aux promoteurs immobiliers.
En termes d’opportunités, leur présence dans la commune est à l’origine d’un boom considérable du secteur immobilier. En effet, en l’espace de quelques années, les loyers ont atteint des proportions faramineuses. L’autre secteur qui tire un énorme profit de la présence des étudiants nigérians est le commerce notamment celui des biens et services. La preuve en est le nombre croissant de supermarchés, banques et agence d’opérateurs de téléphonie mobile qui se déploient régulièrement dans la zone. Mais il y a également les petits commerces qui arrivent à tirer leur épingle du jeu tels les salons de coiffure, les café-bar, cyber-café et prêt-à-porter.
Par contre leur mode de vie un peu différent suscite bien des inquiétudes et surtout beaucoup de réprobation au sein de la population très peu habituée à ce mode de vie plutôt trash et bling-bling. Ainsi, aujourd’hui Sèmè-Podji n’est plus seulement la commune des Béninois. Il ne reste qu’à espérer que cette cohabitation pacifique dure le plus longtemps possible pour le bonheur des uns et des autres.
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