Maurice THANTAN

Ce que le « braquage de Noël » nous apprend sur nous et sur notre Police

A Cotonou, la nuit de la nativité a viré au drame dans le quartier de la Cité vie nouvelle à Akpakpa. Deux jeunes adolescants ont été touchés par des balles de la Police alors que cette dernière fesait une opération pour retrouver des braqueurs ayant dépouillé un militaire plus tôt dans la soirée. L’un des jeunes gens est mort. Le second est toujours hospitalisé au Centre national Hospitalier Universitaire Hubert Maga de Cotonou. Plusieurs versions de l’histoire circulent. Chaque partie essayant évidemment d’accuser l’autre. La Police dit avoir identifié les jeunes garçons de 18 ans à peine comme les braqueurs et que ces derniers les ont opposé une forte résistance durant leur interpellation. D’après la Police, c’est d’ailleurs dans un échange de tirs que l’un d’eux a été mortellement atteint et le second grièvement blessé. Du côté des parents de la victime et de soi-disant témoins de la situation, on parle d’exécution sommaire, de tir à bout portant, etc. Certains témoignages rapportent que les jeunes ont été criblée de balles alors qu’ils étaient menottés et sous le contrôle de la Police.

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Pour ma part, à ce jour, la situation reste totalement flou. On ne peut dire à ce stade de manière absolue toute la vérité sur ce qui s’est passé. Mais à la lumière des faits et des réactions qui ont suivi (dans les médias, et surtout sur les réseaux sociaux), il ressort quelques leçons que nous devons tirer sur notre société et sur notre Police nationale. Je précise que cet article n’a pas de partie pris dans une affaire que personnellement, je considère encore comme très loin d’être élucidée. J’analyse des faits, et à la lumière de cette analyse, appelle chacun de nous à voir en face une réalité mal connue mais pourtant très évidente.

Notre Police, ce machin toujours en proie avec ses démons

Décidément la Police nationale est en mal de reconnaissance. Cette année, ce que l’on retient de plus d’elle, c’est le grand nombre de ses éléments tombés sur les balles de braqueurs (des braqueurs confirmés) et son incapacité affichée à faire face aux défis de sa propre sécurité. A l’heure où j’écris ce billet, me reviennent les images de policiers gisant dans leur sang tournés en objet de buzz sur les réseaux sociaux (Whatsapp, Facebook). D’ailleurs permettez-moi d’exprimer ici mon incompréhension vis-à-vis de la capacité des Béninois à pouvoir se moquer à tel point de la Police nationale, celle qui est chargée d’assurer notre sécurité quand cette dernière vit des heures difficiles. Je pense aux familles de ces policiers tombés et je suis tenté de m’éprendre de compassion pour ce corps pour le quel je n’ai même pas une grande admiration. Mais là n’est pas le sujet de cet article.

Aujourd’hui face à ce drame qui suscite l’indignation, beaucoup de gens s’acharnent dans tous les sens. A la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux, dans les conversations les plus banales, elle est au coeur des échanges. Dans la plupart, elle est pointée d’un doigt accusateur. A-t-on raisons de s’en prendre à ces éléments à ce point ? A priori, non! Mais n’a-t-elle pas elle même donné l’arme pour se faire abattre pour rester dans le cadre d’une image qui se colle au contexte guerrier de la situation. Là encore, je suis tenté de répondre par l’affirmative. Il est un fait que la Police nationale n’a pas une très bonne réputation dans l’opinion publique. Mais pourquoi au lieu de travailler à assainir leur image, ils doivent s’enfoncer chaque jour ?!

Venons en aux faits. C’est le braquage d’un militaire de la garde république qui aurait mis les Policiers du commissariat de Tokplégbé sur la piste des braqueursM mais l’homme agressé, d’après les images que j’ai vues et les propos rapportés par l’intéressé lui-même a reçu des balles d’un fusil artisanal dans les fesses. Certes, ça a suffi pour lui prendre sa moto et le dépouiller. Mais il n’en est pas mort. Mieux, il a pu se rendre au commissariat avant d’aller au soin. A partir de ce moment, les policiers savent qu’ils sont en position de force, et même si, échanges de tirs il y a eu comme l’avance la Police, je pense en toute naïveté qu’il y aurait pu avoir un moyen de neutraliser les dits braqueurs sans pour autant aller à cette fin extrême.

Le jeune âge de la victime, le fait qu’il n’aurait pas d’antécédents de délinquance avéré, le statut de son géniteur (on y reviendra plus loin), la période dans lequel l’événement est intervenu et plusieurs autres éléments circonstantiels ont pu sans doute activer l’indignation de certaines personnes. Mais en attendant que l’histoire soit élucidée (une enquête est en cours), ce cas vient remettre au devant de la scène des situations qui ne nous interpellent pas toujours alors que cela devrait. En effet, combien de fois ne nous a-t-on pas présentés des individus abattus par la Police présentés comme des malfrats sans que personne n’y trouvât aucun inconvénient quand bien même le crime de ces derniers n’est pas clairement défini.

Maintenant q’un jeune garçon tombe sous les balles de la Police et qu’une partie de la population pense qu’il s’agit d’une bavure policière, pensez aussi à  tous ces corps que la Police se plait à nous exhiber devant les caméras de la télévision comme étant ceux des malfrats abattus alors qu’on ne sait généralement de quoi il s’agit concrètement. Je parie fortement que des personnes qui ne méritaient pas forcément cette fin ont pu malheureusement subir ce sort sans que personne n’y voit aucun inconvénient. Pensons aussi à tous ces médias qui ne savent toujours pas faire la part des choses. Ici, dès que la Police en arrive à appréhender quelqu’un on ne lui prête même pas le statut de « présumé ». Il est d’office accusé, voire condamné et présenté comme tel.

Cependant une question me taraude l’esprit depuis. Est ce l’âge d’un braqueur qui détermine sa dangerosité pour la société ? Parce que je remarque malheureusement que certaines analyses se limitent exclusivement à ce paramètre-là. Sur ce point, je n’en dirai pas plus.

Les Béninois peuvent s’indigner… mais !

J’ai souvent pensé qu’il était difficile pour nous Béninois de nous révolter contre notre situation. Je pensais toujours que pour nous, il suffisait de remettre tout dans les mains de Dieu et Le laisser faire à notre place. Avec les réseaux sociaux, je pensais que cet attitude attentiste et défaitiste ne fesait que grandir alors que ça devrait être le contraire. Mais j’avour que j’ai été agréablement surpris de la manière dont la mort du jeune homme a suscité les réactions d’indignation sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, notamment dans certains groupes très remarqués des analyses fleurissent de toutes parts. Les premières initiatives sont mises en places comme ce groupe Whatsapp créer exiger la vérité et former les usagers sur l’attitude à avoir face aux policiers accusés d’abuser de leur pouvoir. Deux marches et un sit-in sont projetés. Les deux marches doivent avoir eu lieu lundi 29 et hier mardi 30 décembre 2014.

Lire :  Autorités béninoises, connectez-vous…! 

J’étais surpris de lire dans certains journaux et dans les reportages à la télévision comme à la radio la façon dont on a traité l’élément notamment en insistant sur le statut du père de l’enfant disparu. Sur les réseaux sociaux Facebook et Whatsapp n’en parlons pas. A la télévision Canal 3 par exemple, on insiste particulièrement que la victime est le fils du Colonel à la retraite Camille Mitchodjèhoun et patatri patatra. Sur Soleil FM, l’exercice a été le même. Ce matin encore, j’ai lu cet article qui ne fait pas exception à cette mode. Certes la famille de la victime s’est précipitée de prendre un avocat et d’apporter sa version des faits aux médias, ce qui a sans doute permis d’alimenter davantage le débat mais…

La toile se mobilise pour exiger la vérité

Sur Whatsapp, et pour les besoins de ce billet, je me suis inscrit dans un groupe constitué pour, disent les administrateurs, exiger la vérité sur la mort du jeune Axel. Mais à l’analyse j’ai de plus en plus comme l’impression d’avoir affaire,  à des personnes en manque d’amour propre qui pensent pouvoir faire la révolution derrière l’écran de leurs smartphones à coups de « Il faut que la vérité se sache » etc… Je voudrais seulement ici leur rappeler que la révolution ne sera pas télévisée.

A l’analyse de tous ces éléments, je demeure perplexe quant à l’objet qui motive réellement notre indignation et notre scandalisation. A ce sujet, je n’ose même pas poster ma propre réflexion personnelle. Je partage avec vous ici une analyse (un questionnement) d’une des nombreuses personnes qui écrivent sur le groupe Yéhoutoché sur Facebook.

J’ai une question pour vous tous sinon pour nous tous les amis. Supposons que cet enfant disons plutôt cet adolescent, qui a été malheureusement abattu était le fils d’un pêcheur de Hindé 2, Ste Cecile ou Avotrou, la maman une vendeuse d’essence. Quelles seraient nos réactions sur cette toile?

Par extension, je pourrais aussi ajouter cette autre analyse tirée du même groupe de discussion

#‎Bavure‬ policière dites-vous? Vous parlez français oui…

Il s’appelait ‪#‎Axel‬ MICHODJEHOUN , avait 18 ans et donc était jeune, un avenir de ce pays. Il a été abattu froidement sans que ni pour la mouvance, ni pour l’opposition encore moins pour les hommes d’affaire , les magistrats et le célèbre juge en exil il n’y ait aucun problème.
Tant que c’est un jeune cela n’a pas d’importance aux yeux des politiciens de ce pays. Si c’était Joseph Djogbénou, Nicaise Fagnon ou Candide Azanaï ou encore Martin Assogba qui avait connu le même sort ils auraient tôt fait de voir en cette affaire un règlement de compte politique.

‪#‎Jeune‬ ,éteins ta télé et allume ton cerveau.

Tout porte à croire que cet incident serait arrivé à une  famille « moins gradée »  que cette mobilisation n’aurait pas lieu. Et oui! Mais comme on dit chez nous, « lorsque le feu brûle le toit du pauvre, il n’y a personne pour l’éteindre. Cependant, quand celui du riche homme s’enflamme, la foule accoure au secours ». Si cet épisode peut permettre d’assainir les relations entre la Police et la population, ce serait déjà un plus. Si elle va aussi renforcer la capacité d’indignation de la population et surtout des jeunes, quoi de mieux ?

Tout ce que je demande ici, en la mémoire du garçon mort, c’est que la lumière soit faite sur cette affaire. Non pas parce que son géniteur fut un haut gradé de l’armée mais parce chaque Béninois a droit à une justice équitable.

 

 

 

 


Au Bénin, on a encore marché pour réclamer les élections

Au Bénin désormais, c’est « tu marches, je marche »dans le rang des partis politiques béninois. La marche est devenue le nouveau mode d’expression des forces politiques. Après les conférences, les conventions et les grandes déclarations dans la presse, la marche est en passe de devenir la nouvelle alternative à la mode pour marquer sa présence dans le paysage politique béninois. Et surtout pour exprimer un certain mécontentement. 

Qu’on se souvienne, le 29 octobre 2014, une coalition de partis politiques d’opposition, de la société et d’autres observateurs de la vie publique connue sous la dénomination de Plateforme des forces démocratiques battait le macadam à Cotonou. Une manifestation monstre qui a drainé un monde fou et dont la réussite ne se mesure qu’à son échos national et international. L’objectif de cette mobilisation : réclamer des élections locales, communales et municipales qui tardent à venir tel une arlésienne.

Les manifestants de l'opposition dans les rues de Cotonou, Photo : Maurice Thantan
Les manifestants de l’opposition dans les rues de Cotonou, Photo : Maurice Thantan

Ce 11 décembre 2014, ce sont les mêmes raisons qui ont repoussé les manifestants dans les rues. Réclamer la tenue des élections communales, municipales et locales avant celles législatives prévues en 2015. Et plus généralement dénoncer la gestion du pouvoir par le Président Boni Yayi.

Si le 29 octobre, les partis politiques de l’opposition étaient les seuls à battre le pavé à Cotonou, aujourd’hui ils ont eu la réplique à leur marche. En effet, les partisans de Boni Yayi étaient aussi descendus dans les rues pour soutenir l’action du Chef de l’Etat en cette date symbolique pour le Bénin et sa démocratie. Les deux groupes ont emprunté des itinéraires différents, très éloignés l’un de l’autre. Il n’y a donc pas eu d’affrontements.

Hier, 10 décembre à Porto-Novo, la capitale du Bénin, les deux camps s’étaient déjà « affrontés » par marches interposées.

Les partisans de Boni Yayi manifestent leur soutien au Chef de l'Etat
Les partisans de Boni Yayi manifestent leur soutien au Chef de l’Etat

Contexte

En effet, prévues pour se tenir en mars 2013, lesdites élections sont sans cesse reportées et les élus locaux voient leur mandat prorogé sans cesse. Cause : la correction de la LEPI (Liste Électorale Permanente Informatisée est toujours en cours). En fait, la liste électorale qui a servi aux présidentielles de 2011 a été contestée (nombreuses personnes non recensées, données inexactes, doublons etc). Après de nombreuses tractations, les partis politiques ont finalement décidé de toiletter le fichier avant de l’utiliser aux prochaines élections. D’où la mise en place du COS-LEPI (Conseil d’Orientation et de Supervision de la LEPI).

Autrement dit, la liste électorale qui a permis d’élire le Président de la république au premier tour en 2011 (inédit dans le pays) n’est même pas suffisamment bon pour servir à l’organisation d’élections locales.

Mais depuis sa mise en place, le Cos-Lépi peine à atteindre son objectif. Il n’arrive même pas à tenir les délais qu’il se donne dans la réalisation des différentes étapes de la correction du fichier électoral. Ses responsables incriminent le gouvernement. Ils l’accusent de ne pas mettre les moyens financiers à disposition de l’organe. L’exécutif, quant à lui, décline toute responsabilité. Dans le rang des politiques, on évoque un plan machiavélique du Président Boni Yayi qui lui permettrait de rester au pouvoir. Pourtant ce dernier l’a assuré à plusieurs reprises qu’il n’a pas l’intention de rester au delà de 2016. En effet, l’actuel Chef de l’Etat arrive au terme de son deuxième et dernier mandat constitutionnel dans moins de deux ans. Mais, certains observateurs estiment que de report en report des élections, on pourrait arriver à ne pas organiser les législatives prévues en 2015. Le vide juridique qui en découlerait de fait pourrait offrir des opportunités au Président.

C’est dans ce contexte que la marche du 29 octobre a été organisée pour mettre la pression sur le gouvernement. Celui-ci a pris conscience de la situation et a annoncé un dialogue politique avec l’opposition et la société civile afin de réaliser un consensus autour de l’organisation des élections. Finalement, ce dialogue n’aura pas lieu, l’opposition ayant estimé les conditions de la concertation mal définies.

11 décembre : anniversaire de la constitution du Bénin

Comme on peut s’en douter, s’il y  a une avalanche de marches ce 11 décembre, il a bien une raison (particulière). Elle tient plus du symbole que des raisons affichées par les différents protagonistes. En effet, le 11 décembre marque la date anniversaire de la constitution béninoise. Ce 11 décembre 2014, la constitution du Bénin votée par voie référendaire puis en promulgué en 1990 a exactement 24 ans.  Les différents organisateurs ont donc vite fait de surfer sur le symbolique de cette date pour donner une certaine résonance à leurs initiatives. C’est l’une des raisons qui justifient la prise d’assaut de la date.

 


Former des jeunes filles au blog : ma petite fierté

En octobre 2014, j’ai été contacté par Etri-Labs pour former des jeunes filles à la création et à l’utilisation d’un blog. Etri-Labs se définit comme un tech hub au service du développement. Il s’agit en fait d’un incubateur installé à Cotonou qui s’investit dans la promotion des TIC pour le développement. La formation au blog pour laquelle j’ai été invité s’inscrit dans le cadre de l’un de leurs nombreux projets. Intitulé JFTIC pour jeunes filles et jeunes femmes dans les TIC au Bénin, le programme vise notamment à appuyer l’engagement citoyen et le leadership des jeunes filles et jeunes femmes par le biais des Technologies de l’information et de la communication (blog et réseaux sociaux particulièrement) au Bénin. 1510895_965381583479267_1399701346307959989_n

Le projet permettra aux bénéficiaires d’utiliser les TIC pour mieux faire entendre leurs voix individuelles et collectives. Notre appui donnera plus de moyens à l’engagement citoyen de la jeunesse féminine au Bénin afin qu’il se développe, soit mieux compris et ait un rayonnement national et international. Le travail des participants à cette initiative contribuera à apporter un changement communautaire durable résultant d’une meilleure information des citoyens et d’une incitation des parties prenantes à l’action et la prise de responsabilité.

Alors, fort de mes quelques mois d’expérience de blogueur soutenu par ma volonté de partager cet outil d’expression avec le plus grand nombre de Béninois (une volonté qui s’est traduite en août 2014 par l’organisation réussie du Blogcamp Bénin 2014), je me suis donc jeté sur l’occasion bien que l’offre ne soit pas rémunérée et malgré mon agenda hyper chargé. Ce qu’il y avait à gagner était beaucoup plus.

Trois semaines de formation au blogging et aux réseaux sociaux

Dans la phase pratique, les organisateurs ont retenu un premier groupe de 10 jeunes filles pour participer à la première cohorte qui sera formée. Commence alors pour ces heureuses élues, trois semaines de formation aux règles essentielles et techniques basiques du blogging. Commencées le 20 octobre 2014, les premières formations se sont appesanties sur le choix des plateformes, la création des blogs, mais aussi sur l’utilisation des réseaux sociaux. C’était l’occasion pour quelques participantes de mieux comprendre le fonctionnement de Twitter, un réseau pas facile à apprivoiser. Des formations assurées par Aymar Sossou et Francos Aïhonnou que je salue au passage. Quant à moi, mes formations n’ont commencé que dans la deuxième semaine. J’ai travaillé avec les participantes sur les techniques de l’écriture pour le web et le référencement. L’utilisation d’images libres de droits, l’insertion des sons (via Soundcloud) et de vidéos (via YouTube ou Dailymotion), l’optimisation de l’apparence des blogs à travers la création et l’ajout de widgets et d’autres astuces indispensables ont été au menu de nos séances durant deux semaines.

Découvrez ici le témoignage des participantes publié sur le site d’Etri-Labs

Des participantes motivées et des projets réussis

Pendant toute la durée de la formation, j’ai retrouvé chaque jour des participantes toujours aussi dévouées. Les séances prévues pour durer un certain temps finissent toujours par aller au-delà du délai imparti, preuve de la curiosité et de la volonté des participantes à connaître tous les rudiments nécessaires au blogging. Leurs questions sont tout aussi précises et fouillées. De quoi mettre à rude épreuve les connaissances du formateur que je suis. Tout au long de la formation, nous avons pu explorer chacun des projets des participantes. Les initiatives étaient aussi diverses que variées. De l’ONG de Akossiwa dédiée aux filles mères aux Cahiers de Ganiath Bello, en passant par le blog de Awanabi pour promouvoir les jeunes agriculteurs, les sujets sont nombreux. Mais au terme de la formation, chacune des participantes a pu créer son blog et le prendre en main. Les premiers contenus ont d’ailleurs été publiés durant les formations. Quelques semaines après la formation, les blogs continuent de vivre avec plus ou moins de succès. En tant que formateur sur le projet, je suis fier de mon travail et de l’effort des filles. Je leur souhaite très bon courage sachant que chacun de leur projet n’aboutira qu’au terme de plusieurs mois de travail bien fait. Retrouvez sur cette image animée, le profil des participantes à la formation et les liens vers leur blog.

Découvrez ici quelques photos de la formation

 


Concours « Plumes dorées » : cinq jeunes auteurs béninois révélés

Depuis le samedi 15 novembre 2014, le paysage littéraire béninois a accueilli cinq nouveaux auteurs. Ils ont été sélectionnés par le concours « Plus dorées » organisé par Les Editions Plurielles. L’objectif principal est de révéler des écrivains en herbe en publiant  leurs oeuvres. Chaque année, le concours met à l’honneur un genre littéraire particulier. Après le roman en 2013, c’est le théâtre qui a été choisi cette année.

Cinq lauréats, un grand gagnant

Après le lancement du concours, la réception des tapuscrits les membres du jury retiennent les 10 meilleurs candidats qui bénéficent d’une résidence d’écriture. Lors de cette séance ils travaillent  à nouveau sur leurs textes, les réécrivent si possible sous le mentorat des coaches et des membres des jurés. Cette année,  c’est Fernand Nouwligbéto, dramartuge et enseignant à la faculté de lettres de l’Université d’Abomey-Calavil qui a présidé le jury.

Au terme de cet atelier d’écriture, les membres du jury sélectionnent enfin les cinq finalistes de la compétition. A ce stade de la compétition, les finalistes bénéficient encore d’une résidence de réécriture de leurs textes pour en produire une version finale qui sera éditée dans un ouvrage collectif.

Mais comme à chaque année, les Editions plurielles désignent l’auteur du meilleur texte de tous les cinq finalistes comme étant le grand gagnant de la compétition. Cette année, c’est Serge Dahoui qui a remporté le trophée. Il est récompensé pour sa pièce « Ces petites traces de vie. » Titulaire d’une licence en communication, Serge Dahoui totalise déjà près d’une décennie sur les planches en tant que comédien. Le théâtre est un genre qu’il maîtrise bien. C’est sa pièce qui donne son nom à l’ouvrage collectif édité pour l’occasion et qui rassemble les œuvres des cinq finalistes.

Lauréats et œuvres

Serges Dahoui (Lauréat)

Titre de la pièce : Ces petites tâches de vie

Anirelle Ahouantchessou

Titre de la pièce : La succession

Pacôme Alomakpé

Titre de la pièce : Déki (l’enlèvement)

Cosme Orou-Lagouma

Titre de la pièce : Otages

Paterne Tchaou

Titre de la pièce : Les bruits de l’ombre

« Plume dorées » : sept ans de révélations

Le concours national d’écriture « Plumes dorées » a été créé en 2008 par les Editions Plurielles et l’association Actions plurielles. Son objectif était alors de détecter, former et promouvoir les jeunes porteurs de projets d’écriture du Bénin, âgés de 18 à 35 ans.

En sept ans d’existence, le concours Plumes dorées a révélé de jeunes et talentieux écrivains béninois qui sont désormais reconnus sur tout le plan national et à l’international. Jean-Paul Tooh-Tooh (2009), Hurcyle Gnonhoué (2011), Seth Athémy sont désormais des valeurs sûres de la littérature béninoise avec de nombreuses publications personnelles à leur actif chacun. L’une des meilleures révélations du concours « Plumes dorées » est sans doute Claude Biaou. Consacré par « Plumes dorées » en 2009, il n’arrête pas d’enchaîner les récompenses nationales et internationales depuis lors. Lauréat du Prix Stéphane Hessel de la jeune écriture francophone (2013) et double lauréat du Prix du jeune écrivain francophone, il anime aujourd’hui une chronique littéraire sur une radio locale.

« Plumes dorées » : défis à  relever

Au bout de sept éditions réussies, le concours « Plumes dorées » est désormais à la croisée des chemins. Pour le promoteur, Koffi Attédé, le défi de sortir les manuscrits des couloirs est déjà atteint. Il revient maintenant à lui et à son équipe de donner une nouvelle dimension à l’événement. Celle-ci doit prendre en compte, la mise en place d’un modèle économique qui permette aux auteurs de vivre de leur travail. Selon Koffi Attédé, le prochain challenge du concours « Plumes dorées » est de plusieurs ordres. De la création d’un salon local du livre à la mise en place d’une politique publique du livre en passant par des investissements dans le livre, les nouveaux défis à relever sont nombreux.

En attendant, le rendez-vous est déjà pris pour 2015 dans le cadre d’un nouveau concours. Cette fois-ci c’est la nouvelle qui sera mise à l’honneur. A vos claviers donc… !

Découvrez ici quelques photos de l’événement

NB : Toutes les photos sont réalisées par Hurcyle Gnonhoué