Maurice THANTAN

Jour de braquages au Bénin

Vous avez dit braquage ? Non, on parle bien de braquages. Au pluriel donc. Deux pour être plus précis. En effet, la journée du jeudi 21 août 2014 ne s’est pas écoulée comme un long fleuve tranquille pour les Béninois. Elle a été fortement mouvementée en particulier pour les habitants de Cotonou et des environs. Les braqueurs ont fait parler d’eux à deux reprises à quelques heures d’intervalle seulement.

Jour de braquages au Bénin
Jour de braquages au Bénin

Deux braquages, un mort, des blessés et des millions emportés

Le premier acte criminel commis par les malfrats a eu lieu dans la matinée en plein centre-ville de Cotonou. Le véhicule d’une structure agroalimentaire a été criblé de balles. Deux policiers en patrouille dans les parages ont également essuyé les tirs des voleurs et n’ont pu venir à bout de ces derniers. Ils se sont enfuis avec une mallette d’argent laissant derrière eux le corps sans vie de l’argent comptable de la société dont le véhicule a été attaqué. Les deux policiers ont aussi été grièvement touchés par les coups de feu des bandits.

La population cotonoise avait à peine digéré ce coup de massue matinal qu’une autre opération de braquage était perpétrée à Ekpè à quelques kilomètres de la sortie est de Cotonou en allant vers la capitale Porto-Novo. La cible est une voiture d’une banque bien connue de la place. Contrairement au premier acte, il n’y a pas eu de perte en vie humaine. Heureusement. Mais une grosse somme aussi aurait été emportée par les braqueurs. Cependant, on ne sait pas si les deux actes sont liés

Insécurité grandissante

Depuis un certain temps, la situation sécuritaire de notre pays est de plus en plus inquiétante. Les vols à main armée se succèdent, et les forces de l’ordre ont manifestement du mal à contrer la menace quand elles ne sont pas les premières victimes. Moins de 24 heures après sa nomination à la faveur du dernier remaniement gouvernemental, c’est donc un chantier bien colossal qui attend Dossou Simplice Codjo, le nouveau ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes (MISPC).


Les Béninois détournent la menace du virus Ebola par l’humour sur les réseaux sociaux

Depuis le mois de mars 2014, une grave épidémie d’Ebola sévit en Afrique de l’Ouest. Elle a déjà fait plus de 1000 morts principalement dans trois pays (Guinée, Liberia et Sierra- Leone).  La semaine dernière, deux cas suspects signalés au Bénin ont mis tout le pays en émoi. Mais contrairement à ce que l’on peut penser, cette menace a été drôlement détournée sur les réseaux sociaux où l’on a assisté à une autodérision qui tranche avec la gravité de la situation. De la théorie du complot, au pseudo remède de l’eau salée et de l’oignon bouilli, tout y est. Je vous présente ici quelques morceaux choisis des posts sur l’Ebola qui ont fait le buzz la semaine passée à Cotonou.

Commençons par celui qui croit que le virus Ebola est une invention des Occidentaux pour aggraver la pauvreté des pays du sud. C’est la théorie du complot.

Celui-ci évoque plutôt la thèse d’une punition divine.

punition_divintion

Celui-ci, par contre, est très déterminé à éradiquer le mal…

Si notre précédent facebooker, malgré sa détermination n’a évoqué aucune piste pour vaincre le virus Ebola, celui-ci détiendrait une alternative.

remède

Mais derrière lui, il y a ce « twitto » qui martèle que ni l’eau chaude, ni l’oignon ne prévient Ebola. En effet, aucun vaccin, ni sérum contre le mal n’a encore été découvert à ce jour.

Encore plus raisonnable…

plus_raisonnable

De toute façon, à la suite de ces rumeurs, le prix de l’oignon risque de flamber au marché. Certains peuvent se frotter les mains.

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Pendant ce temps, une nouvelle manière de se saluer est vivement recommandée.

Drôle de manière de se saluer, en effet…

Plus sérieusement, ce journaliste partage un article de Jeune Afrique qui renseigne sur les manifestations et le mode de fonctionnement de la maladie. Pas sûr que ça ait calmé les ardeurs des gens.

Ah, le pauvre… !

On a tellement parlé du virus que…


Mais le plus terrible, c’est ce tweet qui risque de bouleverser tout le programme de ces vacances à Cotonou

Et voici une question pour vous

question_ebola

De toute façon, cette menace a dû briser des cœurs

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La situation s’est relativement calmée durant le week-end passé. Le ministre de la Santé a par ailleurs confirmé lundi que des tests effectués sur l’un des suspects ont révélé un résultat négatif. A ce jour, il n’y a encore donc aucun cas d’infection due au virus Ebola enregistrée au Bénin.


Bénin : le port du casque devient obligatoire

Depuis ce samedi 2 août 2014, les Béninois ne peuvent plus circuler sur des engins à deux roues sans porter un casque de protection. Annoncée depuis plusieurs semaines, la mesure devient effective depuis ce week-end. Au cours de ces dernières semaines, la police nationale a procédé à plusieurs campagnes de sensibilisation pour appeler les usagers à se doter de casques. C’est donc la phase répressive de l’opération qui a ainsi de commencé.

Depuis le samedi 02 Août 2014, le port du casque est devenu obligatoire pour tous motocyclistes. Photo: Igor Koucoï
Le port du casque est devenu obligatoire pour tous motocyclistes à compter du 2 août 2014. Photo : Igor Koucoï

Une opération diversement appréciée

Un tour en ville ce dimanche matin. Le constat est net : tous les motocyclistes ont leur casque sur la tête. Enfin presque tous. De toutes les manières, la police arrête systématiquement tous ceux qui ne se sont pas conformés à la règle et les motos sont saisies. Celles-ci ne seront retournées que si le propriétaire se présente avec un casque. Cependant, certains usagers de la route ne sont pas encore convaincus de l’intérêt cette mesure. Ils voient une contrainte inutile. Lors d’un arrêt à un feu tricolore, un zémidjan[i] laissait entendre par exemple qu’il s’agit d’une opération éphémère qui ne durera guère plus d’un mois. Selon lui, dès le mois de septembre, la police sera déjà fatiguée et il pourra circuler librement sans s’embarrasser de ce poids supplémentaire.

D’autres, par contre, apprécient l’initiative, mais s’insurgent contre le manque de mesures d’accompagnement apportées par le gouvernement. Lors d’une sortie médiatique effectuée la semaine dernière, un syndicat de zémidjans avait fustigé le fait que l’Etat n’ait pas mis sur le marché des casques subventionnés. Si pour le moment, le mouvement semble être suivi, on assiste également à certaines dérives de l’ordre de l’insolite. C’est le cas d’un conducteur de taxi-moto qui a tout simplement posé sur sa tête en guise de casque, un canari taillé à la juste mesure de sa boîte crânienne.

Casque made in Bénin
Casque made in Bénin

La bonne affaire des commerçants

Force est de constater que depuis le début de cette opération, les prix des casques ont drastiquement augmenté. Ils sont passés littéralement du simple au double, voire au triple. D’ailleurs, les vendeurs de casques font déplacer leur stock dans des tricycles pour être plus proches des potentiels preneurs. C’est un vrai nouveau marché qui vient de s’ouvrir pour eux. Personnellement, j’ai un casque que j’utilise régulièrement depuis au moins quatre ans  (c’est vrai, il faut me croire). Mais pour les besoins de cet article, je me suis rapproché d’un marchand pour me renseigner sur les prix de l’objet par ces temps-ci. Il faut sortir désormais 10 à 15 mille francs Cfa pour se procurer un casque qui habituellement ne coûte pas plus de 4 500 F Cfa. Et oui ! Il y en a qui peuvent se frotter les mains.

La police nationale justifie cette nouvelle opération en mettant en avant sa mission de garantie de la sécurité publique qui inclut la sécurité routière. En effet, aux termes de l’article 44 du décret n° 2008-817 du 31 décembre 2008 portant attributions, organisation et fonctionnement de la direction générale de la police nationale « La direction centrale de la sécurité publique est chargée de (…) lutter contre l’insécurité routière ». Dans cette même dynamique, la police nationale avait lancé il y a quelques semaines l’opération « pistes cyclables » qui consiste à faire rouler les motocyclistes et les véhicules dans leurs couloirs respectifs.

 

 


[i] Conducteur de taxi moto


Compte rendu du Africa Android Challenge 2014 à Cotonou

Le samedi dernier, 26 juillet 2014, le Africa Android Challenge s’est tenu à Cotonou pour la deuxième fois consécutive. En effet, après son édition 2013, le concours de développement a encore renouvellé le rendez-vous cette année. L’Africa Android Challenge (AAC) est un concours d’application Android, initié pour encourager les développeurs africains à créer des applications innovantes conçues par et pour les africains.

Les vainqueurs de l'Africa Android Challenge Cotonou 2014 entourés des organisateurs
Les vainqueurs de l’Africa Android Challenge Cotonou 2014 entourés des organisateurs

Le but du AAC Barcamp Bénin est de regrouper les passionnés des TICs au Bénin autour des technologies Google et Android. Il s’agit également de célébrer les vainqueurs nationaux du AAC (Africa Android Challenge) 2014. Hormis le challenge, le Africa Android Challenge est une occasion de se faire remarquer et de se créer des opportunités.

“L’important n’est pas de gagner mais de participer” a insisté Igor Koucoï, l’un des organisateurs de l’événement.

Cette année, l’AAC de Cotonou a connu la participation de nombreux candidats dont une fille. Une chose assez rare pour être signalée dans un univers ultra dominé par les hommes. Champoux Ahehehinnou a  présenté AssistedEvaluation, une application dédiée à la gestion avancée des tâches qui ne sera malheureusement pas récompensée.

En effet, le premier prix de la compétition est revenu à Max Hountondji et à son application Démarcheur. Cette application permet de trouver rapidement des maisons à louer partout au Bénin. Le lauréat du deuxième prix est un tout aussi jeune développeur que le premier. Ulrich Florentio est l’auteur de l’application Jobber qui permet de trouver des offres d’emploi et de stage partout au Bénin. Chacun de ces deux lauréats ont reçu un téléphone portable Android offert par Alcatel qui est partenaire sur l’événement.

Capture d'écran de Démarcheur, une application qui permet de trouver des maisons à louer partout au Bénin
Capture d’écran de Démarcheur, une application qui permet de trouver des maisons à louer partout au Bénin

Plusieurs autres applications offrant des solutions innovantes dans les domaines de l’éducation, de la santé et du tourisme ont été également présentées.  A la fin de la journée, les participants et les organisateurs se sont donné rendez-vous pour la prochaine édition de l’étape de Cotonou de  l’Africa Android Challenge en 2015.